La Hogra ou perte de dignité au Maroc. Est-il possible d’en sortir ?

La Hogra ou perte de dignité au Maroc. Est-il possible d’en sortir ?
Englués, les marocains subissent un système sclérosé qui se reproduit à souhait. Si une partie semble s’y habituer et pour cause elle n’en subit pas les affres, la majorité compose tous les jours pour en échapper. Cette injustice sociale et atteinte à la dignité humaine est devenue perverse parce qu’acceptée et reproduite. Bien évidement, aucune personne ne souhaite subir la Hogra, mais certains se délectent d’en user et en abuser.
La Hogra est un produit de tradition du pouvoir central appelé au Maroc le Makhzen qui subordonnait le peuple et continue à le faire via ses agents et d’un héritage colonial et qui a utilisé cet héritage et stratifié la société.
Tous ceux qui accédant à des postes administratifs ou d’autorité le pratiquent sur leurs propres compatriotes qui jusqu’à l’accès à ce semblant de pouvoir étaient dans le même sac. Parce que les policiers, gendarmes, agents d’autorité publique ou administrative sont recrutés des rangs de ce même peuple. On a l’impression qu’ils subissent un lavage de cerveau et entrent dans une amnésie collective durant leur formation et surtout leur prise de fonctions.
Cette injustice abouti à la prolifération des passe-droits pour en échapper et souvent à la corruption pour accéder à ses droits et bien évidemment les contourner. Quand on entre dans ce système schizophrène et flou, on ne sait plus quel est le chemin pour obtenir ses droits, alors toutes les interprétations sont possibles. Le non-respect des droits devient alors la règle puisqu’elle est enfreinte par la plupart. Et devant l’application aléatoire de la justice, le sentiment d’abandon et de perte devient permanent.
Sortir de la maladie de la Hogra requière une mise à plat, les antalgiques comme savent manier si bien ceux qui l’entretiennent, n’ont qu’un effet transitoire comme indique si bien leur nom. La mort tragique du vendeur du poisson d’Al Hoceima et avant lui l’immolation par le feu de la vendeuse ambulante de Kénitra ou encore le suicide de la jeune femme qui a été agressée sexuellement et filmée pour qu’ensuite ses sept violeurs sortaient libres de prison et continuaient à diffuser ses photos et lui faire du chantage, sans parler de la libération maladroite du pédophile hispano-irakien qui n’a purgé qu’une infime partie de sa peine après avoir abusé de 11enfants marocains. Et ce ne sont que les exemples qui ont fait du bruit dans le pays. Ceci crée de l’accumulation dans l’inconscient collectif des marocains.
Au moment où le peuple bouillonne, certains profiteurs de ce système font tout pour maintenir en place cette gouvernance par la Hogra et l’humiliation. Pensant ainsi continuer à engranger des prilivilèges monstrueux laissant le nombre des laissés pour compte en perpétuelle augmentation, les poussant ainsi, à la corruption, la criminalité, la prostitution et bien évidemment la radicalisation.
Eviter la Fitna ou les troubles sociétaux, revient à lutter contre le Fassad, la corruption des âmes. Parce que l’histoire récente ou ancienne nous enseigne que les peuples ne peuvent vivre éternellement sous l’esclavagisme des puissants, même si ce dernier voudrait avoir un visage tantôt angélique tantôt protecteur. Faussement !!
Continuer à s’agripper à des privilèges au prix de la souffrance de larges franges du peuple qui a du mal à vivre et s’établir avec un minimum vital est funeste. Je continue à croire avec le peu d’illusion qui me reste et le beaucoup d’espoir qui m’anime que le système laisse une place à la clairvoyance pour éviter des troubles au pays. Mon expérience récente dans les pays arabe en trouble (Libye, Yémen et Syrie) m’a enseigné que les révoltes qui sont devenues incontrôlables et ont fini par déstabiliser les pays que l’origine commune fut l’injustice et la corruption. Au Maroc, on peut encore lutter contre ces fléaux, il suffit de le vouloir, ça s’appelle la volonté politique …